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dessalement de l’eau de mer et crise de l’eau

Seul 0,03% de l’eau totale mondiale est de l’eau douce disponible. Actuellement, selon les
Nations Unies, un milliard de personnes vivent dans des zones où l’eau est rare1. L’accès à l’eau est,
fondamentalement, un enjeu multidimensionnel. Le dessalement de l’eau de mer et de l’eau saumâtre
(qui représentent respectivement 70 % et 30% des 50 millions de m3 d’eau dessalée produits en 2010)
connaît un développement quasiment exponentiel même s’il représente moins de 1% de l’eau potable
consommée. Ce marché, comptant plus de 15 000 usines dont la moitié au Moyen-Orient, évalué à
5milliards de dollars par la banque Goldman Sachs, augmenterait de 10% par an. Le secteur justifie cet
attrait économique par la possibilité quasi-illimitée de créer de l’eau douce. Or, même à disposer d’eau
douce, encore faut-il la traiter et la distribuer aux populations, ce qui relève de la gestion politique.
Avec une personne sur six n’ayant pas accès à l’eau potable, deux tiers de la population en situation de
stress hydrique d’ici 2025, et autant de réfugiés potentiels de la soif, l’accès à l’eau – en tant que bien
commun – apparaît aussi comme une question humanitaire et internationale.

L’approvisionnement en eau potable apparaît donc, potentiellement, comme une source de
tensions. Le dessalement de l’eau (on inclura aussi sous ce terme le dessalement des eaux saumâtres)
est-il la réponse la plus adaptée au facteur crisogène de l’approvisionnement en eau douce ?
Le dessalement de l’eau de mer est et va tendre à devenir de plus en plus nécessaire dans des
pays où l’accès à l’eau potable est insuffisant, mais il ne peut s’agir d’une solution viable à long terme.
Les coûts environnementaux et financiers induits par une généralisation de la pratique pourraient
entraîner un accroissement des déséquilibres, des tensions voire aboutir à des déplacements de
population. Le dessalement doit rester une technique complémentaire, et permettre une transition vers
un modèle de gestion de l’eau rationalisé.

cesm.etudes@marine.defense.gouv.fr

 

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